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Calvitie féminine et Alopécie | Causes et solutions de la perte de cheveux chez la femme

La chute de cheveux chez la femme est un sujet sensible, souvent chargé d’émotions. Beaucoup de patientes me confient qu’elles se sentent moins féminines, qu’elles n’osent plus attacher leurs cheveux comme avant ou qu’elles appréhendent chaque shampooing en regardant le fond de la douche. Pourtant, la chute de cheveux n’est pas toujours le signe d’une maladie grave ou d’une calvitie définitive.

Avant de parler de causes médicales ou de traitements, il est essentiel de comprendre ce qui est “normal” et ce qui ne l’est pas. Un cheveu a un cycle de vie, un peu comme une plante qui germe, pousse, puis finit par tomber pour laisser la place à une nouvelle pousse. Ce cycle se répète tout au long de la vie, et une certaine quantité de cheveux perdus chaque jour fait partie du fonctionnement normal du cuir chevelu.

Dans les lignes qui suivent, je vais vous expliquer, avec des mots simples, comment fonctionne ce cycle, quelles pertes de cheveux sont considérées comme normales, et pourquoi la chute de cheveux chez la femme ne se manifeste pas du tout de la même façon que chez l’homme. L’objectif n’est pas de vous inquiéter, mais au contraire de vous donner des repères pour mieux comprendre ce qui se passe sur votre tête et savoir quand il peut être utile de consulter.

Comprendre la chute de cheveux féminine

Le cycle de vie d’un cheveu, simplement expliqué

Chaque cheveu de votre cuir chevelu suit un cycle de vie en plusieurs étapes :

  • Phase de croissance : c’est la “vie active” du cheveu. Il pousse, s’allonge, se renforce. Cette phase dure plusieurs années.
  • Phase de transition : le cheveu cesse de pousser, comme s’il faisait une pause. Cette phase est courte.
  • Phase de repos puis chute : le cheveu ne pousse plus, se détache progressivement et finit par tomber, souvent au moment du brossage ou du shampooing. Un nouveau cheveu est déjà en préparation dans le follicule pour prendre la relève.

À un instant donné, la grande majorité de vos cheveux sont en phase de croissance. Une petite partie seulement est en train de “finir son cycle” et de tomber. C’est ce qui explique que l’on retrouve des cheveux :

  • sur la brosse ou le peigne,
  • dans le siphon de la douche,
  • sur l’oreiller ou les vêtements foncés.

Ce n’est pas forcément anormal : c’est simplement le renouvellement naturel de votre chevelure.

Qu’est-ce qu’une chute “normale” ?

En moyenne, on considère qu’une femme peut perdre entre 50 et 100 cheveux par jour sans que ce soit pathologique. Certains jours, lors d’un shampooing ou d’un brossage plus énergique, cette quantité peut sembler plus importante.

Un exemple fréquent : vous attachez régulièrement vos cheveux en queue de cheval. Le jour où vous les lavez et que vous les brossez longuement, vous avez l’impression d’en perdre “une tonne” dans la baignoire. En réalité, ce sont souvent les cheveux qui auraient de toute façon chuté au fil des jours, mais qui se retrouvent regroupés en une seule fois.

En revanche, on commence à parler de chute excessive lorsque :

  • vous remarquez soudainement beaucoup plus de cheveux que d’habitude dans la douche ou sur la brosse,
  • vos coiffures habituelles semblent moins volumineuses,
  • vous voyez davantage votre cuir chevelu au travers de vos cheveux, notamment sur le dessus de la tête ou la raie.

Dans ces situations, une consultation permet de distinguer un simple épisode de chute passagère (stress, fatigue, saison, événement hormonal…) d’un début d’alopécie qui nécessite un suivi.

En quoi la chute de cheveux chez la femme est-elle différente de celle de l’homme ?

Chez l’homme, la chute de cheveux est souvent plus spectaculaire et localisée : les tempes se dégarnissent, la ligne frontale recule, une “tonsure” apparaît sur le sommet du crâne.

Chez la femme, c’est généralement différent :

  • la ligne frontale est en grande partie conservée,
  • la chute est plus diffuse, c’est-à-dire répartie sur l’ensemble du cuir chevelu,
  • on observe surtout une perte de densité : les cheveux semblent plus fins, moins nombreux, la raie paraît plus large.

Beaucoup de femmes décrivent la sensation de “voir davantage leur cuir chevelu” sans pour autant avoir des zones complètement chauves. Cette forme de raréfaction diffuse peut être très mal vécue, car elle est plus subtile et parfois difficile à faire comprendre à l’entourage.

Comprendre ces spécificités féminines est une première étape pour ne pas se comparer aux modèles masculins de calvitie et pour mieux cibler les examens et les solutions adaptées à votre situation. Dans les sections suivantes de l’article, nous verrons les principales causes, les stades d’évolution, ainsi que les traitements et solutions possibles pour vous aider à retrouver confiance en votre chevelure.

Les principales causes de chute de cheveux chez la femme

La chute de cheveux chez la femme est rarement due à une seule cause unique. Dans la grande majorité des cas, plusieurs facteurs se cumulent : terrain familial, hormones, événements de vie (grossesse, stress, maladie), habitudes de coiffage, alimentation… C’est ce caractère multifactoriel qui rend l’auto-diagnostic délicat : on a vite fait d’accuser “le shampooing”, “le stress” ou “la saison”, alors que le tableau est plus complexe.

L’objectif de cette section est de vous aider à y voir plus clair, sans vous alarmer, et surtout de vous indiquer dans quelles situations il est utile de consulter un spécialiste du cuir chevelu.

L’alopécie androgénétique féminine

L’alopécie androgénétique féminine (souvent appelée “chute de cheveux d’origine hormonale” ou “chute de type héréditaire”) est l’une des causes les plus fréquentes de raréfaction des cheveux chez la femme.

Comment ça fonctionne ?

  • Vous pouvez imaginer que certains follicules pileux sont “sensibles” aux hormones androgènes (hormones présentes chez la femme comme chez l’homme, mais en plus faible quantité).
  • Cette sensibilité a une forte composante familiale : on retrouve souvent des mères, tantes ou grands-mères avec une chevelure moins dense, surtout sur le sommet du crâne.
  • Sous l’effet de cette sensibilité, les cheveux concernés deviennent progressivement plus fins, plus courts, comme miniaturés. Ils tombent plus vite et repoussent moins vigoureusement.

Le résultat, au fil des années, n’est pas forcément une calvitie “franche” comme chez l’homme, mais plutôt :

  • une densité qui diminue,
  • une raie qui s’élargit,
  • un dessus de la tête qui parait plus clairsemé.

La ligne frontale est généralement conservée, ce qui distingue souvent l’alopécie féminine de celle de l’homme.

Quand consulter ?

Vous devriez envisager une consultation si :

  • vous observez une perte de densité progressive depuis plusieurs mois ou années,
  • des femmes de votre famille présentent le même type de raréfaction,
  • vous avez l’impression que vos cheveux “rétrécissent” en diamètre, qu’ils tiennent moins bien les coiffures.

Un examen du cuir chevelu, parfois complété par une trichoscopie (grossissement des cheveux grâce à une loupe médicale), permet de confirmer le diagnostic et d’adapter les traitements. L’auto-diagnostic est souvent trompeur : ce qui ressemble à une simple “chute de saison” peut en réalité être le début d’une alopécie androgénétique, ou l’inverse.

Les causes physiologiques : grossesse, post-partum, ménopause, saisons

Certaines chutes de cheveux sont liées à des périodes de vie ou des variations hormonales normales. Elles peuvent être impressionnantes mais ne sont pas forcément synonymes de maladie.

Grossesse et post-partum

Pendant la grossesse, les hormones prolongent souvent la phase de croissance du cheveu :

  • beaucoup de femmes ont la sensation d’avoir des cheveux plus beaux, plus épais.

Après l’accouchement, les hormones redescendent :

  • de nombreux cheveux qui avaient été “retenus” en phase de croissance passent en phase de chute en même temps.
  • 2 à 4 mois après la naissance, on observe souvent une chute diffuse, parfois très importante, surtout au brossage et sous la douche.

Cette chute post-partum est généralement transitoire : le cycle reprend son rythme habituel en quelques mois.

Quand consulter ?

  • si la chute reste très importante au-delà de 9 à 12 mois après l’accouchement,
  • si vous remarquez des zones qui se dégarnissent réellement,
  • ou si vous êtes très inquiète : un bilan permet de vérifier qu’il ne s’agit pas d’autre chose (carence en fer, thyroïde…).

Ménopause et péri-ménopause

À la ménopause, la baisse des hormones féminines modifie l’équilibre hormonal global. Chez certaines femmes, cet équilibre favorise l’expression d’une alopécie androgénétique latente :

  • les cheveux s’affinent,
  • la chevelure perd en densité,
  • la texture peut changer (plus secs, plus cassants).

Là encore, tout dépend de votre terrain génétique et d’éventuels facteurs associés (carences, maladies…).

Chutes saisonnières

Beaucoup de femmes remarquent une chute plus marquée :

  • à la fin de l’été / début de l’automne,
  • parfois au printemps.

On parle de chute saisonnière :

  • il s’agit d’un accélération ponctuelle du renouvellement naturel des cheveux,
  • sur 2 à 3 mois, avec un retour progressif à la normale.

Quand consulter ?

  • si la “chute de saison” s’éternise au-delà de quelques mois,
  • si chaque épisode vous semble plus sévère que le précédent,
  • ou si, entre deux saisons, vos cheveux ne retrouvent plus jamais leur densité d’avant.

Les causes pathologiques : hormones, thyroïde, carences, médicaments, environnement

D’autres chutes de cheveux sont liées à des déséquilibres de l’organisme ou à des facteurs extérieurs plus marqués.

Déséquilibres hormonaux et thyroïdiens

Certaines pathologies hormonales (ovaires, surrénales…) ou un trouble de la thyroïde (hypo ou hyperthyroïdie) peuvent perturber le cycle du cheveu.

Signes d’alerte possibles :

  • chute de cheveux associée à fatigue inhabituelle, prise ou perte de poids, palpitations, frilosité ou intolérance à la chaleur,
  • cycles menstruels très irréguliers, acné tardive, pilosité accrue dans certaines zones.

Dans ces cas, un bilan sanguin orienté par le médecin est nécessaire.

Carences nutritionnelles

Le cheveu a besoin de nutrients pour se fabriquer : protéines, fer, vitamines, oligo-éléments…

Des régimes restrictifs, une alimentation très déséquilibrée, certaines pathologies digestives ou des règles très abondantes peuvent entraîner des carences (notamment en fer) et se traduire par une chute diffuse.

Signes d’alerte possibles :

  • fatigue, teint pâle, essoufflement inhabituel,
  • ongles fragiles, cassants,
  • chute de cheveux installée depuis plusieurs mois.

Médicaments et environnement

Certains traitements médicamenteux (hors traitements lourds bien connus) peuvent, chez certaines personnes sensibles, favoriser une chute de cheveux. De même :

  • des expositions toxiques répétées,
  • ou un stress physique important (intervention chirurgicale, amaigrissement rapide, infection sévère),
    peuvent déclencher une chute appelée “effluvium télogène”, souvent retardée de quelques semaines à quelques mois après l’événement.

Auto-diagnostic : attention à ses limites

Il est tentant de chercher une cause unique :

“C’est mon shampooing”, “C’est le stress”, “C’est le changement de saison”…

En réalité :

  • plusieurs facteurs coexistent souvent,
  • certaines causes ne sont détectables qu’avec un examen clinique et, parfois, des analyses sanguines,
  • se fier uniquement à ce que l’on lit sur internet peut conduire à des erreurs et à des traitements inadaptés.

Vous devriez consulter un spécialiste du cuir chevelu si :

  • la chute dure plus de 3 à 4 mois,
  • vous constatez une perte de densité visible (raie qui s’élargit, cheveux qui “s’éclaircissent”),
  • vous avez des antécédents familiaux de chute de cheveux,
  • la chute s’accompagne d’autres symptômes (fatigue importante, troubles du cycle, perte ou prise de poids, démangeaisons ou douleurs du cuir chevelu),
  • ou tout simplement si cette situation vous pèse moralement.

Un diagnostic précis permet de distinguer ce qui est transitoire de ce qui nécessite un traitement de fond et d’établir un plan de prise en charge adapté, au lieu de multiplier les essais par soi-même.

Comment reconnaître les différents types d’alopécie chez la femme ?

L’objectif de cette section est de vous donner des repères concrets pour observer votre chevelure et repérer d’éventuels signes d’alopécie, sans pour autant remplacer un diagnostic médical. Il s’agit d’un guide d’auto-observation, pas d’un outil d’auto-diagnostic.

Signes qui doivent alerter

Perdre des cheveux chaque jour est normal. Ce qui doit surtout vous alerter, ce n’est pas la présence de cheveux dans la douche ou sur la brosse, mais l’évolution de votre densité et certains signes associés.

Voici quelques questions simples à vous poser :

1. La densité de vos cheveux change-t-elle visiblement ?

  • Votre raie paraît-elle plus large qu’avant, notamment au sommet du crâne ?
  • Vos coiffures habituelles (queue de cheval, chignon, demi-queue) vous semblent-elles moins volumineuses ?
  • Avez-vous l’impression de “voir davantage votre cuir chevelu” lorsque vous vous regardez dans le miroir, surtout sous la lumière du jour ?

Une diminution progressive de la densité, en particulier sur le haut du crâne, est un signe qui mérite une attention particulière.

2. La chute est-elle brutale ou progressive ?

  • Chute brutale et diffuse sur quelques semaines à quelques mois : beaucoup de cheveux sur la brosse, dans la douche, sur l’oreiller, sans zone précise qui se vide. Cela peut évoquer un effluvium (chute réactionnelle à un événement : stress important, accouchement, maladie, régime…).
  • Chute plus lente mais continue, avec une impression que “d’année en année” la chevelure s’affine : cela peut correspondre à une alopécie androgénétique féminine.

Dans les deux cas, l’avis d’un spécialiste aide à distinguer ce qui est transitoire de ce qui ne l’est pas.

3. L’implantation des cheveux change-t-elle ?

  • Chez la femme, la ligne frontale est le plus souvent conservée.
  • Si vous observez une recul visible de la ligne d’implantation ou des zones localisées sans cheveux (plaques), cela mérite une consultation rapide (pour exclure une alopécie cicatricielle ou un autre type d’alopécie).

4. Le cuir chevelu vous gêne-t-il ?

Soyez attentive à la présence de :

  • démangeaisons importantes,
  • brûlures ou douleurs du cuir chevelu,
  • rougeurs, croûtes, pellicules épaisses.

Ces éléments orientent vers des troubles du cuir chevelu (dermatose, inflammation, infection…) qui nécessitent un avis spécialisé.

La classification de Ludwig (stades 1, 2, 3)

Pour décrire l’alopécie androgénétique féminine, les médecins utilisent souvent la classification de Ludwig. Elle ne sert pas à poser un diagnostic à elle seule, mais à décrire le degré de raréfaction des cheveux sur le sommet du crâne.

Vous pouvez l’utiliser comme repère pour vous situer approximativement :

Stade 1 : discret éclaircissement

  • La raie au milieu de la tête parait un peu plus visible qu’avant.
  • La densité est légèrement diminuée au sommet du crâne, mais la chevelure globale reste encore volumineuse.
  • De nombreuses femmes ne s’en rendent compte qu’en regardant des photos anciennes ou en changeant de coiffure.

À ce stade, l’alopécie peut passer pour une simple chute “de fatigue” ou “de saison”. C’est souvent le moment idéal pour consulter, car la prise en charge précoce donne généralement de meilleurs résultats.

Stade 2 : raréfaction modérée

  • La raie est clairement élargie, même sans tirer sur les cheveux.
  • Le dessus de la tête paraît plus clair, parfois de manière diffuse, parfois surtout au centre.
  • De profil, on peut avoir l’impression que la chevelure est “aplatie” sur le sommet.

À ce stade, beaucoup de femmes adaptent leurs coiffures (volume sur le dessus, raie décentrée, cheveux attachés) pour camoufler le manque de densité.

Stade 3 : raréfaction marquée

  • Le sommet du crâne est nettement découvert, surtout en lumière forte.
  • On distingue clairement le cuir chevelu à travers les cheveux restants.
  • La ligne frontale est souvent encore présente, mais la zone juste derrière peut être très clairsemée.

Ce stade reste relativement rare chez la femme. Là encore, seule une consultation permet de confirmer qu’il s’agit bien d’une alopécie androgénétique et non d’une autre forme d’alopécie qui ne se traite pas de la même façon.

Important : cette classification ne remplace pas un examen médical. Deux femmes au même stade Ludwig peuvent avoir des causes et des besoins de prise en charge très différents.

Quand consulter un dermatologue ou un spécialiste capillaire ?

Il n’est pas nécessaire d’attendre un stade avancé pour demander un avis a un dermatologue cuir chevelu. Au contraire, plus l’évaluation est précoce, plus les options de prise en charge sont généralement variées.

Vous pouvez envisager une consultation dans les situations suivantes :

1. La chute dure plus de 3 à 4 mois

Si vous avez l’impression de perdre plus de cheveux que d’habitude depuis plusieurs mois, même sans zones dégarnies très visibles, il est pertinent de consulter. Cela permet de vérifier s’il s’agit d’un épisode passager (effluvium) ou de la mise en route d’une alopécie plus durable.

2. Vous observez une perte de densité visible

  • Raie qui s’élargit,
  • impression que le sommet de la tête “s’éclaircit”,
  • queue de cheval nettement plus fine.

Ce sont des signes que le spécialiste pourra objectiver par des photos, un examen à la loupe, voire des examens complémentaires.

3. Il existe d’autres symptômes associés

Consultez sans attendre si la chute de cheveux s’accompagne de :

  • fatigue importante, perte ou prise de poids inexpliquée, palpitations, frilosité,
  • règles très abondantes ou irrégulières,
  • démangeaisons, douleurs, rougeurs ou croûtes sur le cuir chevelu.

Ces signes peuvent orienter vers un trouble général (thyroïde, carence, maladie inflammatoire, trouble hormonal…) qui nécessite un bilan.

4. La situation vous pèse moralement

Même sans stade avancé, l’impact psychologique de la chute de cheveux peut être important. Si cela joue sur votre confiance en vous, votre vie sociale ou professionnelle, il est légitime de consulter. Un échange avec un professionnel permet d’être écoutée, rassurée et orientée, plutôt que d’accumuler les essais de produits ou de “remèdes maison” sans repère.

Prévention et hygiène de vie : ce que vous pouvez faire au quotidien

Même lorsqu’il existe une prédisposition à l’alopécie androgénétique, votre hygiène de vie et vos habitudes quotidiennes peuvent jouer un rôle sur l’aspect de vos cheveux : brillance, résistance, volume, rythme de chute… Ces mesures ne remplacent pas un traitement médical lorsqu’il est nécessaire, mais elles constituent une base importante sur laquelle le spécialiste pourra s’appuyer.

L’idée n’est pas de chercher une solution “miracle”, mais de combiner alimentation, soins adaptés et gestes de protection pour offrir à vos cheveux les meilleures conditions possibles.

Nutrition et compléments alimentaires

Les cheveux sont constitués en grande partie de protéines et leur croissance dépend de nombreux micronutriments (vitamines, minéraux, oligo-éléments). Une alimentation très déséquilibrée ou des régimes répétés peuvent fragiliser la chevelure et favoriser une chute diffuse.

Ce que vous pouvez faire dans l’assiette

Sans viser la perfection, vous pouvez veiller à :

  • Apporter suffisamment de protéines : œufs, poissons, volailles, légumineuses, produits laitiers… Elles sont indispensables pour fabriquer la fibre capillaire.
  • Varier les sources de fer et de minéraux : viandes, poissons, légumes secs, légumes verts, céréales complètes… Le fer, en particulier, joue un rôle dans la santé des cheveux.
  • Consommer des fruits et légumes quotidiennement : ils apportent des vitamines et antioxydants qui contribuent au bon fonctionnement général de l’organisme.
  • Limiter les régimes très restrictifs et les pertes de poids rapides, qui peuvent déclencher un épisode de chute réactionnelle (effluvium).

L’objectif n’est pas de suivre un “régime spécial cheveux”, mais de s’orienter vers une alimentation équilibrée, régulière, compatible avec votre mode de vie.

Et les compléments alimentaires ?

Les compléments “spécial cheveux” peuvent apporter certains nutriments intéressants, mais :

  • ils ne remplacent pas une alimentation variée,
  • ils ne corrigent pas à eux seuls une alopécie androgénétique confirmée,
  • ils ne sont pas tous adaptés à votre situation (risque de surdosage de certains éléments, interactions avec d’autres traitements…).

Avant de multiplier les cures, il est préférable de demander un avis médical (médecin traitant, dermatologue) :

  • pour vérifier s’il existe une carence réelle (parfois par prise de sang),
  • pour choisir un complément adapté, si besoin,
  • et pour éviter d’associer plusieurs produits de manière hasardeuse.

Soins locaux : shampoings et lotions anti-chute

Les soins appliqués directement sur le cuir chevelu et les cheveux peuvent aider à :

  • respecter l’équilibre du cuir chevelu,
  • limiter la casse de la fibre,
  • accompagner, dans certains cas, un traitement prescrit.

Shampoings : douceur avant tout

Quelques repères :

  • Choisissez un shampoing doux, adapté à votre type de cuir chevelu (sec, gras, sujet aux pellicules…).
  • Évitez les lavages trop agressifs :
    • eau très chaude,
    • ongles qui grattent fortement,
    • frottements brusques.
  • La fréquence idéale varie d’une personne à l’autre. Vous pouvez vous laver les cheveux aussi souvent que nécessaire… à condition d’utiliser un produit non irritant.

Un shampoing, même “anti-chute”, ne traite pas à lui seul une alopécie androgénétique, mais un cuir chevelu sain constitue un terrain plus favorable.

Lotions anti-chute et soins du cuir chevelu

Il existe des lotions à appliquer en massage sur le cuir chevelu, parfois présentées comme “stimulantes” ou “fortifiantes”. Elles peuvent :

  • apporter une sensation de fraîcheur,
  • favoriser les massages doux qui stimulent la microcirculation locale,
  • accompagner un protocole recommandé par le médecin.

En revanche :

  • toutes les lotions ne se valent pas,
  • certaines formules ne sont pas adaptées à tous les types de cuir chevelu (risque d’irritation, de réaction).

Avant de démarrer plusieurs soins locaux en parallèle, il est là encore recommandé de demander conseil à un professionnel de santé ou à un spécialiste capillaire, surtout si vous êtes déjà sous traitement.

Geste beauté : protéger la fibre capillaire

Même si l’origine de l’alopécie se situe au niveau du follicule (sous la peau), les gestes quotidiens sur la longueur des cheveux ont un impact sur l’aspect général de la chevelure. Des cheveux moins cassants et visuellement plus denses contribuent à une meilleure impression de volume.

Limiter les agressions mécaniques

  • Évitez les coiffures trop serrées (queues de cheval très hautes, tresses collées, chignons tirés au quotidien) qui peuvent, à long terme, fragiliser l’implantation (alopécie de traction).
  • Privilégiez des élastiques souples, sans métal.
  • Brossez vos cheveux en douceur, idéalement en commençant par les pointes pour démêler progressivement.

Maîtriser la chaleur et les techniques chimiques

  • Utilisez avec modération les appareils chauffants (lisseurs, fers à friser, brosses soufflantes) et, si possible, à température modérée.
  • Espacez les colorations, décolorations et permanentes, surtout si vos cheveux sont déjà fragilisés.
  • Informez votre coiffeur de votre problématique de chute : il pourra adapter les techniques et proposer des coupes qui donnent une impression de volume sans agresser la fibre.

Hydrater et protéger la longueur

Des soins après-shampoing ou masques adaptés peuvent :

  • réduire la casse,
  • lisser la fibre,
  • améliorer l’aspect des cheveux fins ou sensibilisés.

Ils n’agissent pas sur la racine, mais contribuent à une chevelure plus disciplinée et plus couvrante, ce qui peut être très appréciable lorsqu’on se sent déjà vulnérable face à la chute.

Les traitements médicaux et médico-esthétiques

Avant de parler de traitements, un point est essentiel : aucun traitement ne devrait être commencé sans consultation préalable auprès d’un médecin (idéalement dermatologue ou spécialiste du cuir chevelu).
Un diagnostic précis permet de vérifier :

  • le type d’alopécie (androgénétique, effluvium, autre cause),
  • l’existence éventuelle de carences ou troubles hormonaux,
  • les contre-indications ou précautions selon votre état de santé.

Les traitements décrits ci-dessous ne conviennent donc pas à toutes les situations, ni à toutes les patientes.

Le minoxidil

Le minoxidil est aujourd’hui un des traitements de référence de l’alopécie androgénétique féminine. Il s’agit d’une lotion ou mousse appliquée directement sur le cuir chevelu, en général quotidiennement et sur le long terme.

À quoi sert-il ?

Le minoxidil agit principalement en :

  • stimulant la microcirculation au niveau du cuir chevelu,
  • prolongeant la phase de croissance des cheveux,
  • aidant certains follicules à produire des cheveux un peu plus épais et plus nombreux.

Dans beaucoup de cas, son rôle principal est de stabiliser ou ralentir la progression de la chute, plutôt que de faire repousser une chevelure “comme avant”.

Avantages

  • Traitement reconnu dans l’alopécie androgénétique féminine.
  • Peut permettre de freiner l’évolution de la raréfaction et, chez certaines patientes, d’améliorer la densité.
  • S’utilise à domicile, sans geste invasif.

Limites et contraintes

  • Les premiers résultats apparaissent généralement au bout de plusieurs mois (3 à 6 mois en moyenne).
  • Au début du traitement, une chute transitoire peut survenir : certains cheveux en fin de cycle tombent plus vite pour être remplacés. Cela peut être déstabilisant mais est souvent attendu.
  • Le traitement doit être poursuivi dans la durée : en cas d’arrêt, la situation tend à revenir progressivement à l’état initial.
  • Des effets secondaires locaux sont possibles (irritations, démangeaisons, sécheresse du cuir chevelu…) et doivent être évalués avec le médecin.

Le minoxidil n’est donc pas une solution ponctuelle ni un “coup de boost” : c’est un traitement de fond, qui s’inscrit dans une stratégie globale et nécessite un suivi régulier avec le prescripteur.

La mésothérapie du cuir chevelu

La mésothérapie capillaire consiste à réaliser de micro-injections superficielles dans le cuir chevelu de différentes substances (vitamines, acides aminés, oligo-éléments, parfois autres actifs selon les protocoles).

Quel est l’objectif ?

L’objectif principal est de :

  • apporter localement certains nutriments et actifs,
  • stimuler le cuir chevelu par un effet mécanique et circulatoire,
  • améliorer la qualité de la fibre et, chez certaines patientes, la densité perçue.

Elle est souvent proposée comme traitement complémentaire :

  • en accompagnement d’un traitement médical comme le minoxidil,
  • lors d’effluviums (chutes réactionnelles) ou de cheveux fragilisés,
  • pour soutenir la chevelure dans certaines périodes (post-partum, ménopause…), lorsque cela est jugé pertinent.

Avantages

  • Acte réalisé en cabinet, permettant un suivi rapproché avec le praticien.
  • Peut améliorer la vitalité apparente des cheveux (brillance, épaisseur de certains cheveux) et le confort du cuir chevelu.
  • Procédure généralement rapide, sans éviction sociale majeure.

Limites et contraintes

  • Nécessite plusieurs séances, souvent regroupées en cures (par exemple toutes les 2 à 4 semaines pendant un certain temps), puis éventuellement des séances d’entretien.
  • Peut être source de gêne locale temporaire (sensibilité, petites rougeurs, picotements).
  • Les résultats varient d’une personne à l’autre et restent souvent modérés sur la densité pure, surtout en cas d’alopécie androgénétique installée.
  • Ne remplace pas un traitement médical de fond lorsque celui-ci est indiqué.

La mésothérapie peut donc avoir sa place dans une prise en charge globale, mais elle ne constitue pas, à elle seule, une solution définitive contre l’alopécie.

La greffe de cheveux chez la femme

La greffe capillaire est un traitement chirurgical qui consiste à redistribuer vos propres cheveux depuis une “zone donneuse” vers les zones clairsemées. Chez la femme, elle est envisagée de manière très sélectionnée, après un bilan complet.

Le choix de la technique dépend de nombreux paramètres (densité de la zone donneuse, habitudes de coiffure, attentes esthétiques, antécédents, etc.).

À quoi sert la greffe de cheveux ?

La greffe a pour but de remplacer des cheveux déjà perdus ou très raréfiés, en redonnant visuellement :

  • une meilleure densité dans certaines zones stratégiques (sommet, bordures, raie),
  • une ligne capillaire plus harmonieuse, lorsqu’elle est atteinte.

Il est important de bien comprendre que :

  • La greffe n’arrête pas l’évolution de l’alopécie : elle redensifie des zones ciblées, mais la maladie de fond peut continuer à évoluer sur les autres zones.
  • C’est pourquoi la greffe est souvent associée à un traitement médical de stabilisation (par exemple le minoxidil), lorsqu’il est indiqué.

Avantages

  • Résultat utilisant vos propres cheveux, avec un aspect naturel lorsque la technique et l’indication sont bien choisies.
  • Effet potentiellement durable dans les zones greffées, sous réserve que la zone donneuse soit de bonne qualité.
  • Possibilité de cibler précisément les zones qui gênent le plus (raie, sommet…).

Limites et contraintes

  • Intervention chirurgicale, avec préparation, anesthésie locale, temps de réalisation parfois long et suites (croûtes, rougeurs temporaires).
  • Nombre de greffons limité par la capacité de la zone donneuse : on ne peut pas “créer” des cheveux, seulement les redistribuer.
  • Résultats progressifs : la repousse visible demande plusieurs mois.
  • Nécessite une bonne stabilité de l’alopécie ou, au minimum, une stratégie de suivi à long terme.
  • Ne convient pas à toutes les patientes :
    • alopécie trop diffuse,
    • zone donneuse insuffisante,
    • attentes irréalistes,
    • pathologies du cuir chevelu non stabilisées.

La greffe capillaire doit donc être envisagée comme une option de reconstruction partielle, dans un contexte bien évalué, et non comme un traitement “magique” qui conviendrait à toutes les femmes présentant une chute de cheveux.

Picture of Dr Aurélie Mercurelli Rebuffat

Dr Aurélie Mercurelli Rebuffat

Dr Aurélie Mercurelli Rebuffat est médecin spécialisée en médecine esthétique et en restauration capillaire. Diplômée de l’Université de Nice, elle s’est formée au Hair Science Institute auprès du Dr Coen Gho. Elle exerce entre Antibes et Paris, au sein du Hair Science Institute, où elle prend en charge une patientèle française et internationale.

En savoir plus sur le Dr Mercurelli Rebuffat