Chez les femmes, la perte de cheveux est moins fréquente que chez les hommes, mais elle peut avoir un impact psychologique plus important. Elle peut résulter de multiples facteurs, allant de déséquilibres hormonaux à des pathologies cutanées, en passant par certaines carences ou traitements médicaux.
Quand parle-t-on d’alopécie ?
Il est normal de perdre entre 50 et 100 cheveux par jour dans le cadre du cycle capillaire naturel. En revanche, une perte quotidienne plus importante ou localisée à certaines zones du cuir chevelu peut indiquer une alopécie, c’est-à-dire une chute pathologique des cheveux.
Formes localisées de chute de cheveux
Plaques lisses et bien délimitées
Lorsque la perte de cheveux prend la forme de plaques isolées sans cheveu et à peau lisse, il peut s’agir d’une pelade, une maladie auto-immune dans laquelle le système immunitaire s’attaque aux follicules pileux. Elle est souvent associée à d’autres troubles auto-immuns (ex. : thyroïdiens). Cette forme d’alopécie est non cicatricielle, ce qui signifie que les cheveux peuvent repousser, parfois spontanément. Un traitement par corticostéroïdes ou une photothérapie ciblée peut être proposé en cas de lésions récentes.
Selon une revue de 2015 publiée dans The Journal of Investigative Dermatology, environ 1 à 2 % de la population mondiale serait touchée par la pelade au cours de sa vie.
Zones avec inflammation visible
Si le cuir chevelu présente des lésions squameuses, croûteuses ou pustuleuses, avec sensation de brûlure ou de démangeaison, cela peut évoquer une alopécie cicatricielle d’origine inflammatoire (lichen plan pilaire, folliculite décalvante, lupus). Dans ce cas, les follicules sont détruits et les cheveux ne repousseront pas. Un traitement médical précoce est indispensable pour freiner l’évolution.
Chute de cheveux régionale : l’alopécie androgénétique féminine
Une raréfaction des cheveux au sommet du crâne, sur les tempes ou à la raie centrale élargie peut indiquer une alopécie androgénétique. Cette forme, progressive et généralement irréversible, peut débuter très tôt, parfois avant 20 ans. Elle est liée à une sensibilité excessive des follicules aux androgènes, même en l’absence de déséquilibre hormonal détectable.
Un traitement local à base de minoxidil peut être prescrit pour ralentir la chute et stimuler partiellement la repousse. Toutefois, l’efficacité est modérée et variable d’une patiente à l’autre, et diminue souvent avec le temps. Il est à noter que les formulations les plus concentrées ne sont pas toujours recommandées chez les femmes.
Un bilan endocrinien est recommandé en cas d’apparition brutale de la chute après la ménopause, afin d’éliminer une pathologie ovarienne ou surrénalienne.
Chute frontale post-ménopausique
L’alopécie frontale fibrosante se caractérise par un recul symétrique de la ligne d’implantation, en bandeau, parfois accompagné d’une perte des sourcils. Elle survient généralement après la ménopause et serait liée à une variante du lichen plan pilaire. Cette alopécie est cicatricielle, irréversible, et nécessite un traitement médical pour stopper son évolution.
Alopécie de traction
Les coiffures trop serrées (tresses, chignons, extensions) ou l’utilisation excessive d’appareils chauffants peuvent entraîner une chute localisée liée à une traction mécanique répétée. Cette forme de perte est parfois réversible si les gestes nocifs sont arrêtés à temps. Dans le cas contraire, elle peut devenir définitive.
Chute diffuse sur l’ensemble du cuir chevelu
Ancienne et progressive
Une perte de densité globale installée peut être liée à une carence en fer, fréquente chez les femmes avant la ménopause, ou à un trouble thyroïdien. Une évaluation par prise de sang (ferritine, TSH, etc.) permet d’orienter le diagnostic.
Aiguë et déclenchée par un stress récent
Une chute diffuse et brutale peut survenir après une fièvre élevée, un accouchement, une perte de poids rapide ou un choc émotionnel. Il s’agit d’un effluvium télogène, généralement réversible en quelques mois sans traitement spécifique.
Médicaments et chimiothérapie
Certaines classes de médicaments (anticoagulants, hypocholestérolémiants, antihypertenseurs) peuvent entraîner une perte capillaire temporaire. Les chimiothérapies sont connues pour provoquer une alopécie marquée, le plus souvent réversible. Des dispositifs comme les casques réfrigérants peuvent en atténuer les effets.
Ce qu’il faut savoir sur le cycle pilaire
Chaque cheveu pousse à partir d’un follicule pileux, suivant un cycle comprenant une phase de croissance (anagène), de repos (catagène) et de chute (télogène). Ce cycle est influencé par les hormones, l’hérédité, l’état nutritionnel et les maladies systémiques.
Quand envisager une greffe capillaire ?
Dans les cas où la chute est ancienne, irréversible, et impacte l’image corporelle, une greffe capillaire peut être proposée, sous réserve que la pathologie sous-jacente soit inactive. Cette solution chirurgicale permet de redistribuer les follicules à partir d’une zone donneuse. Elle est particulièrement adaptée aux alopécies androgénétiques féminines stabilisées