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En quoi la chute de cheveux chez la femme est-elle différente de celle de l’homme ?

En quoi la chute de cheveux chez la femme est-elle différente de celle de l’homme ?

La perte de cheveux touche autant les femmes que les hommes, mais ses mécanismes, son apparence clinique, ses causes et son évolution diffèrent profondément selon le sexe. Alors que l’alopécie masculine est bien connue et souvent rapidement identifiée, la chute de cheveux féminine reste encore mal comprise, plus silencieuse et parfois plus difficile à diagnostiquer.

Cet article fait le point sur les différences essentielles entre la chute de cheveux chez la femme et celle de l’homme, afin d’aider à mieux reconnaître les signes, comprendre les mécanismes biologiques et envisager les solutions adaptées.

1. Une physiologie capillaire similaire, mais une dynamique hormonale différente

Hommes et femmes partagent un même cycle pilaire :

  • phase anagène (croissance),
  • phase catagène (transition),
  • phase télogène (repos et chute),
  • puis repousse.

La grande différence vient des hormones.
Chez l’homme, la testostérone et surtout sa forme active (la DHT) sont les principaux moteurs de l’alopécie androgénétique.
Chez la femme, en revanche :

  • la production androgénique est plus faible,
  • les hormones féminines (œstrogènes, progestérone) jouent un rôle protecteur,
  • les variations hormonales (grossesse, post-partum, pilule, périménopause, ménopause) influencent fortement la qualité et la densité des cheveux.

2. La chute de cheveux féminine est plus diffuse et plus globale

C’est l’une des différences majeures.

Chez l’homme : une chute localisée et progressive

On observe généralement :

  • une récession des golfes temporaux,
  • un dégarnissement frontal,
  • un éclaircissement du sommet,
  • pouvant mener à la calvitie partielle ou totale.

Cette évolution suit souvent l’échelle de Norwood.

Chez la femme : une perte de densité diffuse

La femme ne se dégarnit presque jamais en « plaques ». La chute se manifeste par :

  • une diminution globale du volume,
  • un élargissement de la raie médiane,
  • un aspect « clairsemé » sur le dessus de la tête,
  • une perte de densité homogène.

La ligne frontale est presque toujours conservée, ce qui différencie nettement la présentation clinique.

3. Des causes plus variées et souvent multifactorielle chez la femme

Causes fréquentes chez l’homme

  • Alopécie androgénétique (95 % des cas)
  • Facteurs génétiques
  • Influence hormonale de la DHT

Chez la femme, la diversité des causes est bien plus large

En plus de l’alopécie androgénétique féminine, on retrouve :

  • chutes réactionnelles (stress, maladie, choc émotionnel, régime…)
  • dysfonctionnements thyroïdiens
  • carences (fer, vitamine D, zinc…)
  • variations hormonales (post-partum, arrêt pilule, péri-ménopause)
  • pathologies auto-immunes (alopécie areata)
  • troubles dermatologiques (psoriasis, séborrhée, dermite)
  • effets secondaires médicamenteux

Conséquence : le diagnostic est plus complexe chez la femme et nécessite souvent un bilan plus complet.

4. Une évolution plus lente… mais plus impactante socialement

L’alopécie masculine est socialement acceptée, presque banale.
À l’inverse, chez la femme, la perte de cheveux :

  • est plus difficile à vivre,
  • impacte fortement l’image de soi,
  • est souvent découverte tardivement (effet diffus, progressif),
  • engendre plus de stress… qui peut lui-même aggraver la chute.

De nombreuses patientes consultent seulement après une perte importante de volume, parfois installée depuis plusieurs années.

5. Des traitements qui ne sont pas toujours les mêmes

Chez l’homme :

  • Minoxidil
  • Finastéride (traitement de référence)
  • Compléments
  • Greffe capillaire (souvent très efficace)

Chez la femme : des options adaptées à la situation hormonale

  • Minoxidil (première intention)
  • Traitements hormonaux (selon situation)
  • Correction des carences
  • Protocoles médicaux (PRP, LED, mésothérapie…)
  • Greffe capillaire dans certains cas
  • Gestion du stress capillaire et du post-partum
  • Traitements anti-androgènes sélectionnés selon les indications (spironolactone, etc.)

Important : la finastéride n’est généralement pas prescrite chez la femme en âge de procréer.

6. En résumé : les différences clés

Aspect Homme Femme
Aspect de la chute Localisée, fronto-parietale Diffuse, perte de densité globale
Ligne frontale Recul fréquente Presque toujours intacte
Cause principale DHT + génétique Multifactorielle
Impact hormonal Stable Très influencé par les cycles de vie
Évolution Rapide, prévisible Lente, variable, souvent tardivement reconnue
Traitements Finastéride + minoxidil Minoxidil + bilan hormonal/carinces + soins personnalisés

 

Bien que la chute de cheveux chez la femme et chez l’homme puisse partager des mécanismes communs, les différences sont majeures :

  • présentation clinique,
  • causes,
  • rôle des hormones,
  • diagnostic,
  • traitement,
  • vécu psychologique.

Comprendre ces distinctions permet de mieux orienter l’analyse, d’éviter les erreurs d’interprétation (par exemple confondre une chute réactionnelle avec une alopécie androgénétique) et d’adopter des solutions réellement adaptées au profil de chaque patiente.

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Dr Aurélie Mercurelli Rebuffat

Dr Aurélie Mercurelli Rebuffat est médecin spécialisée en médecine esthétique et en restauration capillaire. Diplômée de l’Université de Nice, elle s’est formée au Hair Science Institute auprès du Dr Coen Gho. Elle exerce entre Antibes et Paris, au sein du Hair Science Institute, où elle prend en charge une patientèle française et internationale.

En savoir plus sur le Dr Mercurelli Rebuffat